Une chanson douce [fini]

Sujet: Une chanson douce [fini] Mer 31 Oct 2007 - 17:29

[... que me chantait maaaaaa mamannnnnn... En suçant mon pouceuuuuuh... bla bla bla bla bla, blabla... xD]

Innocente mais aussi sauvage que l'eau pure qui jaillit de la roche cristalline, Lilie avançait rapidement, progressant de pierre en pierre, sautant par dessus les méandres du ruisseau. Elle dévalait la pente, légère et gracile, et son âme d'enfant, qui ne la quittait jamais en de pareils moments de fusion avec la nature, la guida jusqu'aux grottes. Chantonnant joyeusement, elle progressait avec grâce...
Jamais la jeune Sylphide n'était venue auparavant. Découvrant petit à petit cet endroit à la fois magique et sensationnel, sombre et lumineux grâce à la légère clarté des rayons du soleil qui se reflétaient dans les cristaux des parois. Un lieu de totale solitude, comme il arrive d'en rêver...
Arrivée au coeur de la grotte, Lilie s'agenouilla près d'un semblant de ruisseau qui creusait la pierre, et trempa lentement sa main droite dans l'eau fraîche. Frissonnant sous le contact, la jeune fille esquissa un léger sourire puis la retira. Tant de gestes insignifiants et inutiles, mais qui constituent une vie entière, car la vie n'est après tout qu'un ensemble de petits riens additionnés les uns après les autres.
Soudain, elle se redressa en sursautant. Il lui avait semblé entendre quelque chose... Quoi et où, elle n'en savait rien. Et l'ignorance l'avait toujours terrifiée. Ce n'était pas pour rien qu'elle s'était portée volontaire pour devenir espionne au sein du clan de Nuamu. Son apparence de jeune fille angélique contrastait tant avec son désir de servir son peuple et de tout connaître, que peu la soupçonnaient d'une pareille fonction.
Ses instincts d'espionne l'ayant éveillée, Lilie recula jusqu'à se trouver dans l'ombre d'une paroi, silencieuse comme jamais, semblant même avoir cessé de respirer. Cependant, sa longue robe blanche la trahissait, reflétant elle-même la lumière cristalline.

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Jeu 1 Nov 2007 - 20:36

Quelques pierres se détachèrent sous les énormes pattes de Jâlhe, pendant sa progression sur le sentier abrupt. Elles dévalèrent la falaise en émettant claquements et raclements, l'écho du lieu répercutant les sons en les amplifiant.

Voilà ce qu'avait pu entendre la jeune sylphe cachée dans l'ombre. Ca... et des jappements joyeux, bientôt suivis par des éclats de rire. Eä avait choisi cette journée pour s'évader du manoir et de son ambiance étouffante. Elle n'était décidemment pas à son aise au milieu de la grande Noblesse, et ce petit détour par la Falaise des Promesses était le bienvenu!

Un lieu de totale solitude? Peut-être pas en fait. Le Cerbère se fixa, alerté par une odeur suspecte. Il partit comme une flèche vers une grotte à proximité, d'où jaillissait un mince filet d'eau claire. Eä le suivit, inquiète, se demandant qui pouvait bien se trouver en cet endroit habituellement désert.

Jâlhe s'arrêta à quelques mètres de la silhouette invisible. Il n'avait pas besoin de la voir pour la deviner. Son odeur, indecelable sauf pour l'odorat aiguisé du monstre à trois têtes, suffisait amplement pour lui donner une mine d'information. Il en déduisit qu'il s'agissait d'une jeune femme, de race sylphe, donc du Nuamu en principe, et il s'apaisa immédiatement, restant tout de même à proche distance, curieux de découvrir l'intruse.

Eä arriva à cet instant précis, et ne put apercevoir qu'un pâle scintillement dans l'ombre de la paroi rocheuse. Elle aurait pu penser à de simples cristaux, mais l'attitude de Jâlhe ne laissait aucun doute. Elle murmura, d'une voix basse mais confiante.

" Qui est là? "

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Jeu 1 Nov 2007 - 21:33

Peut-être Lilie ne souhaitait-elle pas se l'avouer, mais entendre une voix féminine la rassura immédiatement. Elle qui avait toujours été la pire de toutes les combattantes, elle n'aimait pas se retrouver en présence d'un guerrier fort aguerri. Restant tout de même sur ses gardes, espionne oblige, la jeune Sylphide sortit de l'ombre et ses prunelles turquoise ne tardèrent pas à s'habituer à la lumière environnante pour distinguer la silhouette du cerbère et de sa cavalière. Grande, majestueuse du haut de sa monture, l'apparition était impressionnante. Lilie baissa instinctivement la tête, par marque de respect, mais son regard étincelant ne quitta pas les yeux de la jeune femme qui se trouvait en face d'elle. Qui était-ce ?... Appartenait-elle au clan de Nuamu ? Etait-ce une ennemie ? Si oui, la pauvre Sylphide se retrouverait en bien mauvaise posture, car le cerbère ne lui inspirait aucune confiance. Lilie pouvait communiquer avec les animaux et les créatures magiques, mais celui-ci ne semblait pas très enclin au dialogue.

Enfin, après quelques longues secondes de silence, la petite Sylphide s'autorisa ces quelques mots :

"Je suis Lilie Duciel... J'appartiens au peuple de la Lumière..."

Autant préciser tout de suite son clan. Le contraire pourrait lui être fatal, en particulier avec les dangereuses tensions qui régnaient actuellement entre le Lotis et le Nuamu. N'imaginant pas une seule seconde qu'elle avait déjà été repérée et cataloguée comme une Sylphide depuis longtemps, puisqu'elle était toujours sous sa forme humaine, Lilie se demanda avec appréhension si elle avait affaire à une vampire, peut-être même une succube ou encore un ange...

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Jeu 1 Nov 2007 - 22:22

[ hj : mais si, mais si, Jâlhe serait très content de pouvoir communiquer, vu qu'il n'est qu'un chien à trois têtes qui n'est pas doté de la parole ou de la télépathie. Alors n'hésite pas à t'adresser à lui, avec ton pouvoir il pourra peut-être causer, et qui sait ce qu'il a à dire ^^]

Lorsque la jeune femme, ou plutôt fille, sortit de l'ombre, Eä fut surprise. Elle semblait en effet toute menue, sensation confortée par sa petite taille, surtout lorsque l'on est soi-même montée sur un cerbère. Une impression de fragilité se détachait d'elle, sa pâleur naturelle soulignée par sa robe blanche. Quant à ses yeux, d'une peu commune couleur turquoise, ils la fixaient avec méfiance, et Eä sourit, pour la réconforter. Elle sentait qu'elle n'avait rien à craindre de la jeune inconnue et voulait que cette dernière ressente la même chose.

Lorsqu'elle se présenta, Eä fut confortée dans son opinion... Elles étaient du même clan. Elle s'empressa de répondre afin de disperser tout doute subsistent quant à de mauvaises intentions.

" Et je suis Eä Taahïs Angaraël, de ce même peuple. Que le soleil illumine ton chemin."

La banshee descendit de sa monture d'un souple bond, et s'avança vers Lilie, lui tendant la main, comme à son habitude avec un irrespect total des convenances. Mais après tout elles n'étaient pas à la Cour, alors pourquoi se préoccuper de l'Etiquette. Puis se retournant vers son cerbère, elle ajouta :

" Et voici Jâlhe, tu n'as pas à le craindre, il a compris que tu étais une alliée. "

Le monstre émit un jappement amical, et l'un de ses museaux se tendit vers la jeune Lilie, curieux.

" Mais je suis sûre que sa taille ne t'impressionne pas, vu ton propre compagnon. Ne sois pas étonnée, je ne te connais pas, mais je t'ai déjà vu, dans mes songes, avec un Loup de Fenrill. Me suis-je trompée? "

Eä avait rajouté la dernière phrase d'un air malicieux, car elle savait que ses visions ne la trompaient que rarement, et ce qu'elle avait vu était si clair qu'elle ne pouvait avoir fait d'erreur, pas cette fois.

Elle se courba et trempa sa main dans le filet d'eau clair, avant de passer ses doigts humides sur sa nuque. Chevaucher un cerbère n'est pas un exercice des plus faciles, et elle avait chaud, après cette folle cavalcade.

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Jeu 1 Nov 2007 - 22:56

[oh oh...

]

Lorsque la jeune femme descendit de son cerbère pour la saluer presque "amicalement", Lilie se détendit davantage. Elle faisait partie de son clan. Serrant de sa petite main blanche celle d'Eä Taahïs Angaraël, elle ne pouvait désormais plus détacher son regard d'elle. L'instinct de la jeune Sylphide l'amenait à penser qu'elle faisait sans doute partie de la Cour, et que malgré son attitude bienveillante et dénuée de toute superficialité, elle devait posséder un haut rang. Ses vêtements brodés d'or confirmaeint son hypothèse... C'est donc envahie par une certaine timidité naïve, pourtant dominée par une inépuisable curiosité, que Lilie se rapprocha un peu du cerbère, naturellement attirée par la sombre et fascinante créature qui tendait désormais l'un de ses museaux vers elle.
Alors que la jeune Sylphide approchait sa main de la tête la plus proche, et qu'elle la caressait avec une infinie douceur qui lui était caractéristique, elle ne manqua cependant pas de sursauter à l'évocation de sa propre monture. La jeune femme savait qu'elle possédait un Loup de Fenrhyl, sans pourtant ne l'avoir jamais vue le chevaucher. Surprise, Lilie haussa ses fins sourcils bruns, et écouta l'explication de la "Prophétesse" avec attention. Etait-ce une véritable Prophétesse ? Une Prophétesse aux songes divins et aux rêves prémonitoires, une Prophétesse comme celle des légendes que lui racontait sa mère quand elle était petite ? Une Prophétesse comme cela ? Pouvait-on d'ailleurs l'appeler "Prophétesse" ?... Emplie d'une curiosité qui ne faisait qu'augmenter, Lilie ouvrit lentement la bouche puis murmura en hochant lentement de la tête :

"C'est vrai... Il s'appelle Nidÿl [à prononcer Nidul ^^]..."

Un instant durant, la petite Sylphide continua de caresser Jâlhe, perdue dans ses pensées, puis elle rajouta :

"C'est fantastique !... Pouvoir voir le monde à travers ses propres visions... Pouvoir voir ce que nul ne voit, ce que l'on ne voit pas soi-même dans la réalité... Mais que connaissez-vous donc de moi ?"

Son regard brillait d'une lueur argentée, et sans s'en rendre compte, l'excitation d'une telle nouvelle la fit penser en langage cerbère.

*Que n'aurais-je donné pour posséder un tel don !!!*

En effet, la communication avec les créatures, quelles qu'elles soient, était à présent si naturel que la jeune Sylphide ne se rendait même plus compte lorsqu'elle employait des langages télépathiques différents. Et la proximité du cerbère auquel elle lançait régulièrement de rapides coups d'oeil avait troublé ses pensées qui lui devenaient maintenant compréhensibles.

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Ven 2 Nov 2007 - 12:22

* Caresse *

Lorsque Lilie avait approché sa main, sans aucune crainte désormais, de l'énorme de tête aux crocs acérés, celle-ci s'était inclinée avec une grande douceur pour recevoir la caresse. Fermant les yeux dans l'attente de ce geste désiré, il avança un peu plus sa tête pour le recevoir au plus vite. Les deux autres museaux se tendirent alors vers la fine main blanche, quettant la même attention. Il était comique de voir la frêle silhouette de la sylphide capter toute l'attention de ce monstre de muscles et de fourrure gigantesque, qui s'abaissait, fléchissant légèrement les pattes avant, pour ce mettre à sa hauteur.

Citation :: "C'est vrai... Il s'appelle Nidÿl"

Eä sourit. Elle n'avait eu aucun doute quand à la véracité de ses propos. Et l'étonnement de Lilie était rafraîchissant. Elle qui d'habitude effrayait toute la Cour avec ses prophéties ou simplement lorsqu'elle devinait certains détails personnels, elle se retrouvait en face d'une jeune femme qui, en plus de l'absence de peur quant à son don, semblait même éprouver de la curiosité.

Citation :: "C'est fantastique !... Pouvoir voir le monde à travers ses propres visions... Pouvoir voir ce que nul ne voit, ce que l'on ne voit pas soi-même dans la réalité..."

"Je n'irais pas jusque là"

La banshee fronça les sourcils. Persone n'avait jamais qualifié son don de fantastique, à part peut-être la Couronne, pour l'avantage apporté aux dépens de l'ennemi, mais jamais avec tant d'enthousiasme.

"Je considère plus mon pouvoir comme une malédiction. Car même si parfois il m'informe sur des détails insignifiants, comme le temps qu'il fera, ou me donne des précisions sur les gens que je rencontre, comme dans ton cas, la plupart du temps ce ne sont que des visions violentes, sanglantes, d'horreur... Je crains même parfois de connaître l'avenir, car il semble si noir que l'inconnu me paraît préférable.

Que n'aurais-je donné pour éviter cette malédiction"

A cet instant précis Jâlhe s'agita... Il avait "entendu" le petit être fragile qui lui témoignait de l'attention penser, et il l'avait compris. Six paires d'yeux s'ouvrirent simultanément, et fixèrent avec étonnement la sylphide. Pouvait-elle communiquer?

Trois esprits avides de découvrirent la réponse à cet question se tendirent vers Lilie, et elle pouvait déchiffrer, dans cette cacophonie, ce mélange de trois esprits, quelques mots accompagnées de flashs, d'images, qui constutuaient le langage cerbère.

* Fine Neige nous comprends-tu? *

* Fine Neige nous entends-tu? *

* Fine Neige réponds-nous *

Des images de flocons de neige, de ciel turquoise, de tourbillons de boue couleur chocolat, un éblouissement dû au soleil... Voilà comment Jâlhe décrivait Lilie, mais Fine Neige semblait être le nom qu'il lui avait choisi.

Puis de nouveaux des images et mots surgirent...

* Enfant... Larmes de sang... Souffrance... Mort... Cri de Banshee... Incompéhension... Tristesse... Peur et rejet... Amour... *

Et trois esprits s'unirent simultanément pour envoyer une unique pensée, claire comme le cristal de la grotte :

* Enfant Flocon ne comprends-tu pas qu'un tel pouvoir ne t'apporterait que le Malheur? Abandonnerais-tu ton insouciance et ta naïveté pour porter le poids du monde sur tes frêles épaules? Nous ne le croyons pas!*

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Lun 5 Nov 2007 - 14:02

[c'est trop chouuuuuuu comme surnom !!!!!! Very Happy

Fine Neige et Enfant Flocon !!!! Cela correspond tout à fait au caractère jeune et insouciant de Lilie, et j'aime beaucoup l'allusion à sa paleur naturelle de peau ! Wink

Vraiment, félicitations pour ces surnoms, ils sont parfaitement trouvés ! Wink

]

Citation :: "Je considère plus mon pouvoir comme une malédiction. Car même si parfois il m'informe sur des détails insignifiants, comme le temps qu'il fera, ou me donne des précisions sur les gens que je rencontre, comme dans ton cas, la plupart du temps ce ne sont que des visions violentes, sanglantes, d'horreur... Je crains même parfois de connaître l'avenir, car il semble si noir que l'inconnu me paraît préférable.

Que n'aurais-je donné pour éviter cette malédiction"

Ses grands yeux turquoise ne perdirent pas de leur vivacité, mais ses sourcils reprirent leur forme normale et ses joues rosirent légèrement. L'étonnement cédait désormais la place à une légère honte, la honte de s'être laissée emporter par ses sentiments enthousiastes et peu raisonnables, naïfs et si peu responsables... Les paroles de la jeune Prophétesse la remirent à sa place, et Lilie se mordit inconsciemment les lèvres, comme pour s'empêcher de dire de nouvelles bêtises. Il lui était maintenant évident qu'une charge pareille et un don tel que le sien ne pouvait être qu'une petite chose utile et fantastique... Elle-même était bien placée pour savoir que l'avenir n'était qu'un vaste gouffre profond, et tout bien réfléchi, elle-même, petite Sylphide de rien du tout, n'avait pas tant envie que cela de s'y précipiter...
Déçue, triste et mal à l'aise à l'idée d'avoir ravivé des souvenirs apparemment peu enviables dans l'esprit de la jeune Prophétesse, Lilie rajouta alors d'une voix qu'elle voulait réconfortante :

"Je me suis un petit peu trop emportée, c'est vrai... Mais ne considérez pas ce don comme une malédiction... C'est sans aucun doute un poids immense qui repose sur vos épaules, mais c'est également une responsabilité que le destin vous a confiée parce qu'il estimait que vous en étiez digne... Et c'est probablement un don qui pourrait vous permettre de sauver des vies..."

Tout à coup, alors que Lilie s'apprêtait à commencer une nouvelle phrase, elle remarqua avec une nouvelle stupéfaction que les trois paires d'yeux du cerbère la fixaient avec une attention non dissimulée. Et quel ne fut pas son étonnement lorsque trois voix relativement semblables et particulièrement graves retentirent en elle. En elle...

Citation :: * Fine Neige nous comprends-tu? *

* Fine Neige nous entends-tu? *

* Fine Neige réponds-nous *

Fine Neige... Etait-ce elle ?... La jeune Sylphide concentra son attention sur Jâlhe, qui ne cessait de lui envoyer des sortes de flashs, d'images, de scènes vécues, comme des morceaux de vies que Lilie contemplait avec tristesse, car la vie de Jâlhe, et par conséquent celle de sa cavalière, était loin d'être semblable à la sienne, pourtant difficile... La petite Sylphide découvrit ainsi que Eä Taahïs Angaräel était une Banshee, elle comprit sa souffrance, et écouta Jâhle.

*Je vous comprends, je vous entends et je vous réponds...* répondit Lilie d'une petite voix douce.

Citation :: * Enfant Flocon ne comprends-tu pas qu'un tel pouvoir ne t'apporterait que le Malheur? Abandonnerais-tu ton insouciance et ta naïveté pour porter le poids du monde sur tes frêles épaules? Nous ne le croyons pas!*

*Non... Vous avez raison de ne pas le croire, je n'en serais pas capable et c'est pourquoi j'admire d'autant plus votre maîtresse... L'avez-vous toujours connue ? Fait-elle partie de la Cour ?... Tant de questions que je n'ose pas lui poser tant j'ai peur désormais de faire ou de dire une nouvelle bêtise...*

Sa main droite parcourait désormais les trois têtes, les effleurant et les flattant, les caressant... Ce contact facilitait leur communication que Lilie n'aurait voulu interrompre pour rien au monde : après tout, c'était bien la première et ce serait sans aucun doute la dernière fois qu'elle aurait l'occasion de communiquer avec un cerbère monté par une Prophétesse Banshee... Lilie se sentait si loin de la Cour et du monde entier... Comme à part, dans son propre univers d'insouciance et de sauvagerie naïve, de joie et d'innocence. La guerre menaçait plus que jamais et pourtant elle chantait, souriait, dansait... Tandis que d'autres comme Eä Taahïs Angaräel s'engageaient au travers même de leur vie, de leurs rêves, chaque nuit ils travaillaient pour le bien de leur propre pays, pour le futur de Nuamu.
La jeune Sylphide se sentit alors coupable, coupable de ne rien faire. Elle prit alors une décision. Elle voulait s'intégrer, et s'il le faudrait, elle donnerait sa vie pour Nuamu. Elle s'engagerait comme le faisait cette jeune femme en face d'elle, elle entrerait dans l'univers parfois sournois de la Cour, elle creuserait sa place et elle parlerait au Roi ou à la Reine. Elle demanderait une mission, et elle réussirait cette mission. Il n'était plus question de gambader joyeusement dans les prés et de vivre dans les grottes. Elle allait faire partie du monde. Décision peut-être inconsciente et prise rapidement, mais décision prise définitivement. Jamais elle ne renoncerait.

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Mar 6 Nov 2007 - 0:04

[ hj : lol ne m'encourage pas sinon ça va devenir une habitude ^^, j'adore trouver de nouveaux surnoms!]

Les émotions se bousculèrent sur le visage de la jeune Lilie. Lorsqu'Eä s'était confiée à propos de son pouvoir, la sylphide n'attendait visiblement pas ce type de réponse, et elle avait dû être destabilisée. Pourtant elle se reprit presque en un instant pour se faire réconfortante.

Citation :: "Je me suis un petit peu trop emportée, c'est vrai... Mais ne considérez pas ce don comme une malédiction... C'est sans aucun doute un poids immense qui repose sur vos épaules, mais c'est également une responsabilité que le destin vous a confiée parce qu'il estimait que vous en étiez digne... Et c'est probablement un don qui pourrait vous permettre de sauver des vies..."

Eä sourit, avec indulgence. Il est vrai qu'elle avait la possibilité de sauver bien des vies avec ce don, mais de là à se sentir capable de porter le poids de ce fardeau sur ses épaules, c'était une autre histoire. Il s'agissait plus de hasard que de destin, elle n'avait pas été chanceuse à la grande loterie des pouvoirs. Pourtant Lilie avait raison, et voir le côté positif de ce don était nécessaire. Après tout c'était utile, très utile.

" Le Nuamu a vu l'avantage d'un tel pouvoir il y a bien longtemps, et c'est à l'âge d'à peine 13 ans que je suis arrivée à la Cour ; officiellement parce que je n'avais plus personne pour prendre soin de moi, officieusement parce que la Couronne souhaitait mettre à profit ces prophéties.

Je ne le regrette pas, bien au contraire. J'ai pu bénéficier d'une excellente éducation, et je suis aujourd'hui la Conseillère du Royaume. Mon don s'avère souvent nécessaire au milieu de ces intrigues politiques. Mais parfois la vie à la Cour est si pesante, que je préfère m'exiler.

Je vois que toi aussi tu connais la Falaise des Promesses, qu'as-tu à fuir pour te retrouver dans cet endroit solitaire? Qui es-tu Lilie? Et d'où viens-tu? "

Eä ne pensait pas être trop indiscrète, elle était directe avec tout le monde, dès la première rencontre. Habituellement cela ne posait aucun problème, pourtant la jeune sylphide ne répondit pas tout de suite. Elle était en contemplation devant Jâlhe, continuant à la caresser en le regardant droit dans les yeux. Ils semblaient... communiquer???

*****

Jâlhe écouta la réponse de l'enfant flocon avec attention. Elle n'était pas si naïve après tout, si elle se rendait compte de ce genre de choses. Mais elle avait la curiosité de la jeunesse, tout comme sa maîtresse...

Au moins pouvait-il communiquer en pensée avec ce nouvel être, devant se contenter de regard, de mouvements et de comportements avec Eä. S'ils étaient tous les deux en symbiose totale, il venait juste de réaliser à cet instant précis à quel point la communication verbale pouvait lui manquer, il aurait voulu lui dire tant de choses.

Fine Neige lui avait posé une question. S'il avait toujours connu la Prophétesse? Il aurait voulu que ce soit le cas, pour la découvrir dans sa prime jeunesse, au temps de l'insouciance et du bonheur jamais entaché par une ombre. Pourtant les choses s'étaient passées différemment. Il était jeune alors, mais comment ne pas se rappeler cet inoubliable moment, celui de leur première rencontre.

De nouvelles images se formèrent dans trois esprits : une scène de carnage, un hurlement effroyable, celui d'une banshee, la découverte de cette enfant, en larmes, dans sa robe de nuit ensanglantée, l'attraction à l'écoute de ce cri qui pétrifiait tous les autres êtres...

* Nous avons entendu l'appel de la Messagère il y a longtemps déjà, et nous y avons répondu. Depuis ce jour nous avons juré de la protéger sur nos vies. *

Un autre flash : un truffe s'avançant avec méfiance de cette silhouete enfantine, et la première caresse... Enfant qui vient de tout perdre, et s'accroche au premier être rencontré... Cerbère qui laisse sa vie d'avant loin derrière, pour porter secours à la jeune orpheline.

* Enfant Cristal, n'aie crainte... La Messagère n'est pas comme les Chefs de sa Meute, elle ne craint pas les questions, Ose les lui poser *

Le cerbère appréciait les caresses, et dans un effort pour se montrer amical envers l'inconnue, il lui lécha la main, brièvement, tout en lui envoyant des pensées positives : jeunes chiots calinés par leurs parents, coucher de soleil et ballade en forêt, course éffrénée dans les collines...

*****

Eä avait assisté à l'échange silencieux, de plus en plus étonnée par le comportement des deux protagonistes. Jamais Jâlhe ne s'était comporté ainsi, et jamais il n'avait manifesté douceur envers quiconque, à part elle.

" Lilie, est-ce là ton pouvoir? Lui parles-tu? "

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Mar 6 Nov 2007 - 1:59

[Mais je ne te découragerai pas en tout cas ! Wink

En tout cas tes posts sont vraiment très agréables à lire !! Smile

]

Les questions plus ou moins directes d'Eä ne choquèrent en rien la jeune Sylphide, elle-même habituée à se montrer très franche lorsqu'elle était en confiance, ce qui était sans aucun doute le cas avec cette jeune Prophétesse et son cerbère... Son attitude pouvait paraître étrange, car tantôt elle fixait Jâlhe avec attention, et alors le monde extérieur disparaissait à ses yeux, tantôt ses prunelles étincelantes se posaient au creux des iris d'Eä, comme deux petits papillons venant recueillir ses émotions et paroles... Parfois elle pouvait sembler rester silencieuse étonnament longtemps pour Eä, mais alors elle écoutait simplement les dires de Jâlhe.

Citation :: "Le Nuamu a vu l'avantage d'un tel pouvoir il y a bien longtemps, et c'est à l'âge d'à peine 13 ans que je suis arrivée à la Cour ; officiellement parce que je n'avais plus personne pour prendre soin de moi, officieusement parce que la Couronne souhaitait mettre à profit ces prophéties.

Je ne le regrette pas, bien au contraire. J'ai pu bénéficier d'une excellente éducation, et je suis aujourd'hui la Conseillère du Royaume. Mon don s'avère souvent nécessaire au milieu de ces intrigues politiques. Mais parfois la vie à la Cour est si pesante, que je préfère m'exiler.

Je vois que toi aussi tu connais la Falaise des Promesses, qu'as-tu à fuir pour te retrouver dans cet endroit solitaire? Qui es-tu Lilie? Et d'où viens-tu? "

Lilie acquiessait doucement au fur et à mesure qu'Eä parlait. Que pouvait-elle dire de plus, elle, petite Sylphide, si ignorante par rapport à la jeune Prophétesse ? C'était une forme d'exploitation, elle en était consciente... Une forme d'exploitation utile qui pouvait sauver les vies des habitants du Nuamu... Donc une exploitation pour le bien du pays, mais qui restait une exploitation, une activité qui vampirisait l'énergie d'Eä, qui la vampirisait tout court. Et que répondre à cela ? La féliciter, la gratifier, la remercier pour tous les services qu'elle rendait ?... Elle aurait voulu, mais les mots restaient comme coincés dans sa gorge, comme s'ils ne voulaient pas s'aventurer en terrain inconnu que serait le vide séparant les deux jeunes femmes.

"Moi ?... Je ne fuis pas vraiment le monde... Je recherche plutôt le bonheur auprès de la nature, de la pureté de l'eau fraîche qui jaillit des ruisseaux, de l'herbe verte, grasse et douce des près, des roches dures et froides des grottes, des fleurs multicolores, des arbres bienveillants, de l'orage qui gronde, de la pluie purifiante, des sommets montagneux qui me rapprochent du ciel et de ses nuées rassurantes... Je recherche le contact avec les animaux et créatures extravagantes qui me prennent sous leur aile en échange de quelques services... Des désirs si peu communs qu'il me conduisent à une certaine solitude qui ne me déplait pas."

Son regard se faisait rêveur, et de telles évocations la calmaient et la rassuraient plus que tout. A présent, cet univers qui l'avait tant choyée depuis sa tendre enfance semblait la pousser vers le monde des humains, vers la peur, vers l'inconnu, vers la Cour, vers la guerre... Et Lilie regardait sans doute pour la dernière fois ce passé si agréable, pour mieux pouvoir lui dire adieu. Un courage insouciant l'enveloppait, et lorsqu'elle regarda de nouveau Eä, ses yeux brillaient légèrement.

"Mais maintenant j'ai changé. Je change... Je vais changer... Grâce à vous. Je me rends compte à quel point j'ai raté la vie, j'ai raté le monde, j'ai raté mon destin, et je ne sers à rien. Je veux agir... Pour Nuamu..."

*****

Jâhle attira alors son attention, et le passé de la jeune Banshee se fit plus net aux yeux de Lilie, qui contemplait toujours ces images fictives que lui faisait partager le cerbère avec une attention non dénuée de tristesse et de compassion.

*Mais maintenant vous êtes ensemble... Le présent vous appartient et vous affronterez le futur ensemble...*

Une telle pensée lui arracha un petit sourire encourageant pour Jâhle qui avait tant partagé la souffrance de sa maîtresse. Puis celui-ci lui renvoya des visions réconfortantes, et lécha affectueusement sa main. Lilie sourit de plus belle, et doucement baissa sa tête en avant, de manière à poser son front pâle contre celui d'une tête de Jâhle. La jeune Sylphide ferma momentanément ses yeux puis les rouvrit et s'écarta lentement. C'était sa manière à elle de lui montrer son affection pour lui.

*****

Citation :: " Lilie, est-ce là ton pouvoir? Lui parles-tu? "

Lilie hocha affirmativement de la tête, partageant son sourire franc et innocent avec Eä. Silencieuse, elle se contenta de sourire, de sourire, sans s'arrêter... Malgré tout ce qu'elle venait de voir et d'apprendre, il lui semblait que cette rencontre redonnait sens à sa vie, lui indiquait un but, un chemin, une voie à suivre... Lilie marcherait, jusqu'au bout, peu importe ce qui se trouverait sur son passage...

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Mar 27 Nov 2007 - 17:01

[ hj: avec beaucoup, mais alors beaucoup de retard ^^ ]

Eä était subjuguée...
Un tel pouvoir était magnifique, le pouvoir de communiquer avec tout être non doté de la parole. Que n'aurait-elle pas donné pour pouvoir partager avec Jâlhe tout l'amour qu'elle éprouvait pour lui, et non plus seulement par gestes, regards et petites attentions. Pouvoir échanger avec son compagnon de toujours. Qu'aurait-il bien à lui dire? Probablement des milliers de choses, ils avaient déjà tant vécu ensemble.

Devant l'air si paisible de la jeune Lilie, qui avait la chance de recueillir des pensées auxquelles elle même n'aurait jamais accès, une vague de tristesse la submergea. Elle ne connaissait pas la jalousie, car un tel sentiment destructeur ne l'avait jamais touché... Elle préférait se réjouir du bonheur des autres plutôt que d'en tirer de l'envie ou des pensées malsaines. Mais elle imaginait tout ce qu'elle aurait pu partager avec son cerbère.

Ce sentiment s'estompa bien vite, car elle venait de réaliser qu'au moins pour le moment, elle avait rencontré un être au don merveilleux qui avait la possibilité de transmettre à Jâlhe tout ce qu'elle avait toujours rêvé de lui dire. Les yeux brillants, elle s'approcha au plus près de la belle et de sa bête qui semblaient former un duo si soudé. Posant une main légère sur l'encolure du cerbère et de son autre main effleurant la sylphide, elle lui demanda doucement, d'une voix basse et submergée par l'émotion :

" Lilie, pourrais-tu me faire une grande faveur?

Dis lui... Dis lui qu'il est l'autre partie de mon âme, et l'être le plus cher à mon coeur...

Dis lui que je ne pourrais vivre sans sa présence réconfortante, et que je mourrais pour lui...

Dis lui que les jours sombres ont toujours été éclairés par sa présence...

Dis lui... que je l'aime. "

L'oeil d'Eä était brillant, et elle attendait avec un pincement d'anticipation au coeur que la sylphide accepte de traduire son amour à son compagnon, et la réponse de ce dernier. Elle avait plongé son regard aux étonnants reflets métalliques dans les yeux cristallins de Lilie, et la main qui caressait Jâlhe s'était crispée, resserrée sur la fourrure rêche de l'animal.

Ce dernier se tenait immobile, fixant sa maîtresse de ses yeux pailletés d'or. D'un pas latéral il se colla à Eä, sentant instinctivement que cette dernière avait besoin de sa chaleur et de son soutien. Lui aussi attendit, immobile.

Pris dans l'émotion du moment, ni l'un ni l'autre ne firent attention au bruit suspect mais si discret qui se fit soudain entendre... Un petit caillou avait dû se détacher de la falaise pour rouler sur la paroi rocheuse, s'arrêtant quelques mètres plus bas. un petit caillou forcément délogé par quelque chose, ou quelqu'un...

[ hj : Puisque je reprends le sujet, et que le Nuamu est toujours envahi, la Falaise des Promesses n'est pas un endroit si sûr, et quelques démons pourraient peut-être s'incruster dans la conversation qu'en penses-tu? ]

Edit Samëa : N'oublie pas de refaire ta fiche ;]

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Mar 27 Nov 2007 - 22:42

[HJ : très bonne idée, alors c'est parti ! Wink

]

Lilie s'avoua surprise... Elle n'avait jamais réellement parlé de son don à quiconque, cela restait comme un petit secret entre elle et la nature, son petit plus qui lui redonnait la joie de vivre, car les animaux étaient partout, et toute créature vivante pouvait lui apporter aide et réconfort... Et voilà maintenant qu'une jeune Prophétesse, une personne de très haute importance dans le Nuamu, qui possédait un don inestimable, s'émerveillait devant elle ? Jamais Lilie n'avait réalisé à quel point son "pouvoir" lui tenait tant à coeur, et c'est avec une joie non dissimulée qu'elle accepta de traduire les émotions d'Eä pour son cerbère... Tous deux s'étaient rapprochés, et il suffit à Lilie de regarder Jâlhe, et les sentiments débordèrent de son coeur tant elle était heureuse de pouvoir leur rendre un pareil service. Enfin pour la première fois de sa vie, on lui demandait de faire quelque chose dont elle était se sentait capable... Les images affluèrent alors, et des idées que seuls des mots humains peuvent représenter, comme amour, âme, vie, coeur, réconfort... Des notions abstraites pour une créature, mais que la petite Sylphide parvint à rendre en images, avec des images plus fortes que jamais, qui faisaient appel aux souvenirs de Jâlhe comme aux siens... De pareilles émotions lui semblaient presque faciles à traduire, et le regard de Lilie brillait.

Face à eux, Lilie attendait désormais avec impatience la réaction du cerbère... Elle non plus n'avait pourtant pas entendu ce bruit si infime qui avait perturbé le silence environnant, alors qu'elle communiquait avec Jâlhe. Les émotions l'avaient submergée et elle était comme dans un autre monde... Celui des sentiments... Un monde idéaliste...

Soudain, d'inquiétantes ombres se dessinèrent sur les parois de la grotte. Lilie ne les remarqua pas. Qu'aurait-elle remarqué en cet instant ? Peu de choses... Et pourtant ce qui se passa par la suite, elle le remarqua. Une créature hideuse et monstrueuse, dépourvue de véritables membres disctincts, se tenait derrière Eä et Jâlhe. Seule Lilie le voyait... Son visage aux joues rosies se fit livide. Son sourire disparut, et la crainte, la peur, la terreur emplit son regard turquoise. Cette créature ne lui était pas inconnue... Loin de là... C'était un démon... Et un démon ne se déplace jamais seul... Un pareil sentiment de détresse face à l'inconnu ne l'avait jamais prise. C'était comme une embuscade... Eux trois dans une grotte probablement sans issue, et sans doute une horde de créatures des plus malsaines, cruelles et inhumaines qui les attendait au dehors. La panique la saisit, et elle ne prononça pas un mot. Son visage voulait déjà tout dire...

Alors Lilie pensa à Nidÿl, elle pensa à lui, si fort... Elle eut peur, peur de mourir sans avoir pu le revoir, peur de l'abandonner, peur de mourir tout simplement... Elle ne désirait plus qu'une chose : sentir sa douce et chaude fourure contre elle, le savoir près d'elle, sentir son regard bienveillant posé sur elle...

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Ven 30 Nov 2007 - 21:45

(Quoi des intruses sur mes terres? xDD)

Un groupe de démons faisaient une ronde au loin dans un rodre et une discipline très... chaotique. L'un d'eux, une espèce de chauve souris géante et baveuse, trébucha sur une ornière remplie d'eau et s'étala bruyamment sur le sol dans un bruit de casseroles à cause des quelques plaques de métals qui lui couvraient le torse et d'éclaboussures crasseuse. Ses compagnons s'arrêtèrent et celui qui semblaient être le chef lui donna un coup pour qu'il se remette rapidement sur ses pieds. Un autre ria ce qui lui valut un coup d'oeil noir et le fit cesser net. La chauve souris se releva en grimaçant.

Tout à coup, le quatrième fait un geste pour les faire taire. Le vacarme cessa instantanèment. L'ouïe des démons (de certains du moins) est bien plus affuté que celle de beaucoup de créatures peuplant arghot. Et ce qui est impreceptible pour beaucoup et tout de même un murmure pour les autres.

Le démon se dirigea vers la source du bruit qu'il entendait. Ses compagnons le suivirent sans un bruit. Ils étaient devenus en une fraction de seconde des guerriers redoutables et très dangereux. Brusquement, le démon en tête s'immobilisa. Il les voyait. Deux femmes qui se parlaient. Elles n'allaient pas rester ici longtemps! Les démons les encerclèrent rapidement sans les moindre bruit. Quelles sottes! Se balader ainsi en terrain découvert! C'était de l'inconscience pure!

Le démon beugla bruyamment donnant le signe de l'attaque. Une flèchesiffla et alla se plante rbruyamment dans le sol juste à côté de Lilie...

(c'est court, mais bon je vois pas quoi rajouter!)

[ hj : tu encercles quoi Shiva... la grotte? ^^ On va dire que tes hordes se massent devant l'entrée et bloquent l'issue si ça te va! ]

Lilie sembla entrer en transe pour transmettre au cerbère les mots d'Eä. Cette dernière sentit le monstre réagir, frémissant. Mais pas le temps pour une réponse. La jeune sylphide perdit toute couleur, elle qui était déjà si pâle.

Jâlhe se retourna d'un seul mouvement, projettant son immense corps dans l'entrée, faisant ainsi un rempart de chair face aux malfaisants. Le vent avait été contre lui, et dans l'émotion du moment il n'avait pas perçu l'arrivée sournoise. Son grondement menaçant s'éleva lorsque la première flèche frappa le sol rocailleux, et ses dents noires se découvrirent, prête à mordre et à déchiqueter.

Eä avait compris à la seconde où la peur avait envahi Lilie qu'elles étaient en bien mauvaise posture. Une première dague de jet s'éleva en réponse à la flèche, lancée avec puissance en un arc de cercle parfait qui passa bien au dessus du corps du cerbère et atteint son but. Un cri de douleur se fit entendre, articulé par une bouche inhumaine. Elle n'avait fait que blesser le démon, mais cette minuscule victoire la baigna d'une froide satisfaction. Ses deux longues lames déjà en main (elle n'avait pas attendu que sa dague fit mouche pour les sortir de leurs fourreaux), elle murmura d'une voix rauque à Lilie :

" Protège-toi, et que le sang du Nuamu prévale..."

La sylphide semblait fragile, dans sa belle robe blanche, acculée contre la paroi. Mais Eä connaissait la forme originelle des membres de cette race. Elle avait toujours une petite chance de devenir immatérielle et de sortir de cette voie sans issues.

Retournant toute son attention sur la horde, elle sentit le froid habituel l'envahir. Elle était prête à combattre. Seul le lieu faisait obstacle à son ardeur, la grotte leur laissant peu d'espace. Qu'à cela ne tienne, elle bondit sur le dos de son compagnon qui s'élança vers l'entrée du tunnel. Ils étaient tous deux en adéquation lors des batailles, pas besoin de communiquer dans ses moments là. Serrant ses cuisses sur le corps musculeux pour maintenir son assiette, Eä brandit ses deux lames alors que le contact était imminent.

Les démons semblaient attendre là. Ils n'avaient pas pénétrés à l'intérieur de la grotte, ce qui aurait été pourtant à leur total avantage. Mais ils étaient nombreux, et bien armés. Les premières flèches se décochèrent et volèrent en sifflant vers le duo bondissant. Elle rebondirent lorsqu'elle heurtèrent les parois rocheuses, mais l'une d'elle effleura la banshee. Elle sentit le sang perler sur sa joue droite.

* Premier sang versé, exige l'équité *

Ils étaient dans la mêlée, et les lames d'Eä tranchèrent dans la masse. Elle avait tué cette fois, elle le savait, et elle poussa un cri de guerre. Rien à voir avec son cri de banshee, mais la puissance du son, ainsi que la lueur malsaine de son regard, firent hésiter un démon cornu aux sabots fermement plantés dans le sol. Ce fut sa dernière erreur, car Jâlhe le faucha avant qu'il ne puisse lever son épieu, et sa face immonde disparut dans un nuage de chair et de sang.

Ils étaient encerclés cette fois, mais ils se battaient sans reprendre leur souffle, coupant, arrachant, mordant, frappant, griffant. Eä ne voyait plus Lilie, mais le gros de la troupe semblait se concentrer pour l'abattre.

[ hj : Ils sont combien ces démons au fait? ]

Lorsqu'une flèche passa près d'elle, Lilie ne bougea pas, immobile... Elles étaient encerclées... Et les démons barraient l'entrée de la grotte, les empêchant de sortir... Elle aurait voulu bondir, réagir avec autant d'allure qu'Eä, et surtout autant d'efficacité... Elle aurait tant voulu sortir son poignard et faire son possible... Mais elle était comme paralysée. Trois volontés se disputaient en elle : celle de sa chaîne d'argent, qui lui intimait de combattre et de se laisser guider par la volonté de l'argent, celle de son âme de Sylphide qui la suppliait de reprendre sa forme originelle, et la sienne, qui ne savait que faire, et que le sang et l'agression terrifiaient. Un moment elle sembla s'effacer, mais à peine, et en vain, car elle supportait difficilement l'idée d'abandonner Eä et Jâlhe dans la bataille... Car à partir du moment où elle redevenait Sylphide, le monde matériel ne comptait plus et elle se retrouvait alors hors de portée des démons, mais elle ne pouvait pas non plus les atteindre. Elle était ailleurs...

Soudain, Lilie vit la joue d'Eä saigner. Elle qui avait sacrifiée sa vie et s'était laisser vampiriser par la Cour pour le Nuamu, comment pouvait-elle mourir ainsi, dans la lacheté d'un guet-apens, tuée par des créatures inhumaines qui ne méritaient rien d'autre que de mourir ? La peur céda la place à la colère et au sentiment d'injustice dans le coeur de Lilie, dont la volonté humaine propre disparut à cet instant précis. Désormais, le pouvoir de sa chaîne d'argent était en elle, et seule la volonté de fer du métal guidait ses mouvements. Ses yeux prirent la couleur de l'argent, et robotiquement ou presque, la main de la jeune Sylphide glissa jusqu'à sa ceinture pour sortir un petit poignard. C'était la première fois que la colère s'infiltrait en elle au point de d'anéantir sa volonté. L'arme ensorcelée faisait d'elle ce qu'elle voulait, la protégeant à l'aide d'un tourbillon d’acier infranchissable, et la pointe du pendentif se dressant contre les adversaires, attaquant et transperçant.

La jeune Sylphide se lança alors dans la bataille... Nidÿl n'était pas à ses côtés, Lilie n'existait plus réellement, et seule une agile silhouette à la robe blanche tourbillonnait dans le combat, frappant, ne s'arrêtant plus... Lilie pouvait s'estimer heureuse de ne plus être consciente de ses actes, car une pareille violence l'aurait plus terrifiée que la mort elle-même...

Les démons tirèrent plusieurs flèches mais ils n'étaient pas du tout bons tireurs et encore moins bon viseurs, et aucune ne blessa sérieusement les jeunes filles dans la grotte. Néanmoins, elles étaient piégées. Il n'y avait aucun moyen pour elles de sortir. Tôt ou tard, ils pourraient les capturer ou les tuer.

La pluie de flèches cessa et les trois démons bondirent en avant pour s'attaquer à Eä qui semblait le plus forte. Un poignard vola... et alla transpercer la jambe d'un démon qui hurla de douleur. Il tomba à terre ne pouvant plus faire un pas. Le tztouage noir qui marquait son bras se mit à luire. La plaie se referma sans laisser tomber la moindre goutte de sang. Le poignard tomba sur le sol, désormais inutil. Le monstre se redressa et bondit pour rejoindre les autres. L'un d'entre eux avait décidé de s'occuper d'Eä seul. Mais la jeune fille ne l'entendait pas ainsi apparemment. Sa lame trnahca l'air et tua net la chauve souris baveuse en lui trnahcant la gorge. Une gerbe de sang éclaboussa les parois de la grotte.

Les autres poussèrent un cri de rage. L'un des démons se recula et prononça quelques mots à voix basse, les yeux fermés. Brusquement, une main sortir du sol devant lui pour sortir de terre. Un peu partout dans l'espace étroit, de morts venaient. Des gens qui avaient été tués à cet endroit... et ils étaient nombreux ceux qui avaient été asassiné ici en toute discrétion. Des morts dont on n'avait jamais retrouvé le corps.

Comment tuer un mort-vivant? Ben, c'est particulièrement difficile. Ils ne craignent pas la douleur vu qu'ils sont morts et ne criagnent pas la mort non plus. Mais tous possèdent une marque luisante sur le cou. Il suffit de la transpercer ou de la toucher pour renvoyer un mort vivant dans sa tombe.

Les démons qui n'étaient que quatre au départ, avaient désormais avec eux une bonne vingtaine de morts en tout genre. Sabs hésitation aucune, ils se lancèrent sur les deux jeunes filles.

La chaîne d'argent leur posait un problème. Son tournoiement incessant empêchait quiconque datteine dre Lilie. Une mort vivant lança un pieu de bois dans les mailles. Les monstres entreprirent par aileurs de s'en prendre au rocher qui dominait la jeune fille. Si ils parvenaient à la faire s'écrouler sur elle...

Les premières pierres se mirent à craquer. Des fissures apparurent dans le plafond de la grotte au dessus de la sylphide.

De l'autre côté, les morts chargeaient Eä sans le moindre répit. Ce qui était tranché se reformait ausitôt.

Les demoiselles étaient en bien mauvaises postures...

Les ennemis se multipliaient... L'un des démons avait dû lancer une incantation maléfique, car des corps se mirent à sortir de terre. Eä était horrifiée, car tuer des êtres démoniaques est une chose, mais massacrer les corps d'innocents morts dans d'atroces circonstances et qui étaient humains avant en est une autre.

Les morts-vivants se précipitèrent dans la mêlée, obéissant à l'être malfaisant qui les avait ramenés à la vie. Sans plus se soucier de leur vie antérieure et reléguant toute considération, Eä en massacra quelques uns. Les lames jumelles tournoyaient sans cesse, et les bras de la jeune prophétesse commencèrent à se faire lourds. Si l'agilité et la vitesse étaient ses points forts, la musculature était sa faiblesse. Sa fine silhouette ne pouvait endurer un long combat sans éprouver rapidement une grande fatigue.

Jâlhe compensait ce manque, car le montre était endurant. Ses dents arrachaient des morceaux de peau, ses griffes labouraient les chairs. Ses trois têtes révêlaient alors toute leur utilité, car il pouvait attaquer sur un plus grand angle et protéger ses flancs par la même occasion. Il bondissait, encore et toujours, ne restant pas plus de quelques secondes à la même place, pour ne pas trop s'exposer.

Eä émit une pression plus forte de ses genoux contre les flancs du cerbère, et Jâlhe se dirigea vers l'endroit qu'elle venait par ce moyen de lui indiquer. Sa nouvelle cible était le démon ensorceleur, celui qui avait fait revenir les morts d'outre-tombe. Ses deux lames se croisèrent, dans un mouvement de ciseaux, et la tête du démon roula à terre. La Banshee émit un sourire sardonique, qui s'estompa bien vite...

Les morts-vivants étaient toujours debout...

Elle avait cru qu'il les maîtrisait, et que sa mort permettraient aux gisants de retourner à leur état de cadavre non-animé. Qui plus est, ces nouveaux combattants ne mouraient pas. Ils continuaient à se battre comme si de rien n'était, malgré les coups de dents et d'épées. Un frisson d'horreur parcourut Eä... Ainsi donc, elles étaient encerclées, ne pouvaient espérer aucune aide de l'extérieur.

Elle se retourna pour jeter un coup d'oeil à Lilie. La sylphide avait choisi le combat plutôt que la mort, et elle se battait avec une étrange arme qui empêchait que les monstres ne l'atteignent. Pourtant ces derniers semblaient avoir trouvé une parade, et Eä cria à l'attention de la jeune fille :

" Lilie... Les pierres... Ils veulent créer une avalanche!!! Protège-toi! "

Elle gardait un oeil sur la tornade blanche qu'était devenue Lilie, tout en continuant à se battre. L'un des morts-vivants s'écroula sous sa charge, et ne se releva pas. Voilà qui était étrange, où l'avait-elle blessé? Elle se souvint avoir frappé au cou, et pris conscience de la curieuse marque luisante visible sur chacun d'entre eux.

" Vise la marque de leur cou Lilie, ils en meurent! "

C'était une phrase de trop. Sa concentration perdue l'espace d'un instant, elle ne put dévier la lame qui lui entama la cuisse droite. Jâlhe déchiqueta le coupable, et Eä laissa échapper un cri de douleur. Le sang commença à ruisseler, laissant une trace humide sur le pelage sombre du cerbère, mais la Banshee ne cessa pas son assaut, et rélégua sa souffrance dans un coin de son esprit, pour ne plus se laisser distraire.

Le froid envahissait sa jambe.

Les pierres. Un bref regard lui permit d'éviter le pire. Sans Eä, Lilie n'aurait plus été de ce monde. Cet attentat traître, organisé dans son dos, sans confrontation directe avec l'adversaire, mit la petite fée dans un état de rage indescriptible, et sa colère s'abattit sur ses assaillants avec force.

Lilie n'était pas morte, et par définition vivait donc... Mais "vivre" n'était pas un mot très approprié en l'occurence, car la vie d'un être humain est caractérisé par une âme, par des sentiments, par des pensées... Et tout cela, la petite fée, qui était sous l'emprise de sa chaîne d'argent, ne l'avait plus. Un métal a-t-il une âme ? Non. Si bien que la voix d'Eä ne l'atteignit qu'au travers d'une barrière d'argent, et l'arme ensorcelée comprit, sans pour autant adresser un signe de quelconque remerciement, ni de geste prouvant sa compréhension. Lilie était une autre. Elle était une créature inhumaine, sauvagement devenue guerrière, une poigne d'argent dans un gant de fer.
Frappant de plus belle, la tornade qu'elle était put se satisfaire de nombreuses morts de morts-vivants grâce à l'astuce d'Eä. Les démons ne s'arrêtaient cependant pas, et le sol était désormais jonché de cadavres. C'était un miracle que les deux jeunes filles soient encore vivantes. Jâlhe de même. Mais à propos d'état physique, celui d'Eä semblait se dégrader à grande vitesse. Ou tout du moins celui de sa jambe, entaillée par un démon, alors qu'Eä venait en aide à Lilie.

Malheureusement, la volonté d'argent était égocentrique, et l'idée de venir aider sa camarade ne lui traversa même pas l'esprit. Comme Lilie s'en serait voulu si elle avait réalisé ce qu'il se passait !

Soudain, un nuage noir sembla traverser la grotte. Ce "nuage" était en réalité un loup gigantesque, qui venait de "sortir" de la grotte, bousculant, renversant, et déchiquetant au passage de nombreux démons. Ce "nuage" était Nidÿl... Le Loup de Fenrhyl avait entendu l'appel désespéré de sa maîtresse, et il avait bondi. Sa petite maîtresse était en danger, et il assurait d'habitude sa protection. Lisant dans les pensées de la jeune sylphide, Nidÿl n'avait pas tardé à comprendre la situation, et ne pouvant malheureusement rien faire pour elle, tant qu'elle était dans un état pareil, la noble créature au regard d'argent décida de venir en aide à sa nouvelle amie. Affronter le jour était pour lui une nouvelle épreuve. L'obscurité lui seyait si bien... Mais lorsqu'il faut se battre pour la Vie, peu importe l'heure, peu importe le temps, peu importe le jour... Après être sorti de la grotte, Nidÿl ne tarda pas à y revenir, se précipitant sur Eä, et ouvrit sa monumentale gueule, attrappant la jeune femme au passage, comme il l'avait si souvent fait avec Lilie. N'interrompant sa course, il s'enfonça alors au plus profond de la grotte. Car... S'il avait réussi à sortir de la grotte, il avait pu y rentrer. Y rentrer par une sortie probablement secrète, située dans les profondeurs de la caverne... A nouveau dans son milieu naturel, Nidÿl slaloma entre stalactites et stalagmites, entre rochers et flaques d'eau, puis déposa délicatement Eä dans un coin tranquille. Son regard brillait. Il devait maintenant la laisser là pour rejoindre Lilie. Sans un mot, ou plutôt sans un grognement, Nidÿl disparut, pour reparaître dans la bataille, assurant les arrières de sa petite sylphide préférée, sans pourtant éviter tous les coups, si nombreux, que lui portaient les démons. Mais jamais une blessure ne l'empêcherait de donner sa vie pour Lilie, et sans une pensée pour sa maîtresse, qui elle-même ne pensait plus, Nidÿl poussa un hurlement terrifiant à l'oreille d'un humain. Sa machoire semblait faite de métal, mais son pelage noir se teintait partiellement, et progressivement, d'une étrange et sinistre couleur pourpre...

La créature au cerbère avait deviné comment tuer les morts vivants. Mais qu'importe, ils étaient bien trop nombreux pour seulement elles deux. L'un des démons restants se replia discrétement à l'extérieur et ôta,t le trompe en corne qui pendait sur son côté, en tira une note lugubre et grave. une note inquiétante, voire terrorisante quand on l'entendait pour la première fois, et bien plus encore quand on en connaissait la signification. Le démon eut l'air satisfait et il rentra à l'intérieur pour attendre. Mais oh! Surprise! Il ne restait plus qu'une seul fille! L'autre n'était plus là! Comment avait-elle fait pour disparaître ainsi?

Le démon hurla quand il vit sortir du fond de la grotte, le loup de Lillie. L'autre fille avait du se réfugier dans le passage! Il hurla des ordes à quelques morts vivants qui venaient de sortir du sol en leur indiquant le passage. Evitant les crocs acérés du loup, ils s'y faufilèrent pour disparaître rapidement.

Le démon resta en-dehors de la bataille, il attendait son atout majeur qui lui permettrait d'écraser pour de bon ces deux péronnelles! Deux démons morts, une quinzaine de morts-vivants, c'était plutôt pas mal comme score pour deux filles d'apparence frèle!

Tout à coup, un rugissement se fit entendre à l'extérieur. Le démon sortit en laissant les morts vivants se débrouiller seuls pendat quelques secondes. Au-dehors, il poussa un beuglement pour indiquer l'endroit où il se trouvait avant de re-rentrer dans la grotte.

Le loup faisait du beau travail. Bien trop beau!

Un guerrier démn apparut dans l'encadrement de la caverne, suivit de quelques autres. Le petit démon salua le nouvel arrivant en sourient intérieurement. Un démon lieutenant, ou démon majeur de base. Bien plus fort que les démons mineurs et les démons aux pouvoirs médiocres. La créature aperçut Lillie qui continuait à résister vaillamment et il changea de forme en s'approchant d'elle pour recouvrir sa peau d'écailles aussi dures que du mithril. Et plus dur que la chaîne d'argent. Rapidement, il fit pousser au bout de l'un de ses bras une épée, et à l'autre le marteau de Thor. Une arme faîte avec le feu de l'enfer si bien que seule une créature inhumaine peut toucher cette amre. Les autres se retrouvent brulées atrocement.

Lé démon majeur traevrsa la chaîne d'argent de la petite créature et se dressa face à elle, le regard sombre et terrifiant...

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Mer 9 Jan 2008 - 15:03

( hj : Tadam!!! après des semaines de galère j´ai enfin un ordinateur à disposition... Du coup j´en profite, et voilà Eä le retour!)

Eä ne réalisa pas vraiment ce qui se passa autour d´elle. Le froid l´envahissant lui interdisait toute pensée cohérente et elle était sur le point de perdre connaissance lorsqu´un évènement se produisit.

Un magnifique animal surgit de la grotte.

* Exactement comme dans ma vision * remarqua Eä avec un détachement surprenant... Il faut dire qu'elle n´était plus vraiment elle-même, la perte de sang avait été trop importante!

Puis tout devint noir. Elle ne se sentit pas glisser de Jâlhe. Le pauvre cerbère ne put rien tenter pour retenir sa chute, étant lui-même aux prises de nombreux démons. Le loup de Lilie intervint à ce moment là, au moment le plus propice pourrait-on dire! Il se saisit de la frêle banshee entre ses crocs puissants, et la mena loin du combat. Eä n'était plus qu'une poupée de chiffon, se laissant entrainer sans savoir.

Jàlhe se débarrassa de quelques assaillants avant de suivre sa maîtresse dans la grotte. Elle avait été déposée bien à l'ecart, délicatement. Les crocs du loup návait pas transpercés sa chair fragile, aussi incroyable que cela pouvait paraître! La blessure de sa cuisse était néanmoins inquiétante, et elle ne réagit pas lorsqu'il tenta de la sortir de son inconscience, se contentant de pousser un faible gémissement de douleur. Elle avait perdu toute couleur, tout éclat, et semblait si pâle, une pâleur accentuée par les reflets des cristaux de la grotte qui éclairait la scène d'une lumière blanche et blafarde.

Ce moment de faux calme ne dura pas... déjà des cris et des grognements se faisaient entendre ; les morts-vivants avaient pénétrés la grotte, et Jàlhe n'avait pas la moindre idée de l'emplacement d'une éventuelle sortie de secours. Le loup noir avait disparu, partit aider la sylphide probablement. Il lança un appel désespéré à celle qui pouvait le comprendre.

* ENFANT CRISTAL *

* La nuit s'abat sur notre lumière, elle ne répond pas, plongée dans son sommeil sans rêves. *

* ENFANT NEIGE *

* Le mal se répand dans la tanière, et nous ne pouvons le contenir. *

* Aide-nous... *

Il ne comptait habituellement que sur lui-même, surtout lorsque la vie de sa maîtresse était en jeu. Mais il savait qu'il ne pouvait rien faire seul en l'état actuel des choses, et la peur l'envahit, l´épuisement aussi.

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Ven 25 Jan 2008 - 22:17

Lilie n'entendait rien, ne contrôlait rien... Cependant, le cri de désespoir de Jâlhe transperça la carapace de métal qui entourait et protégeait la jeune Sylphide, et son coeur enfin atteint, Lilie s'arrêta immédiatement. Les démons en firent de même, surpris par cette réaction plus qu'étrange et suicidaire... Ils ne tardèrent malheureusement pas à reprendre le combat avec d'autant plus de hargne, mais Lilie n'était plus protégée, et tandis qu'elle revenait lentement à elle, les coups tombèrent.

Comme toujours, ce fut Nidÿl qui réussit à trouver le courage et la force de venir sauver sa jeune maîtresse, et la soulevant dans sa machoire, il la projeta doucement sur son dos afin de la mettre hors d'atteinte des assaillants, et encaissant les coups, il réussit à se frayer un passage vers le fond de la grotte. Lilie était blessée à la jambe droite et au bras gauche... Paralysée par la peur et par l'horreur de la scène, elle tentait vainement de se rappeler ce qui s'était passé lorsque la chaîne d'argent s'était emparée d'elle, et plus elle se souvenait, et plus elle tremblait.

*Nous arrivons... Jâlhe... Fuyons... Il est trop tard...* pensa-t-elle avec tristesse et engourdissement, comme si ses muscles n'étaient plus habitués ni à bouger ni à penser.

La distance qui les séparait d'Ëa se faisait de moins en moins grande, de plus en plus petite... Des démons les poursuivaient, mais la grotte se faisant de plus en plus étroite, le nombre de leurs assaillants diminuait également. Arrivés devant Ëa et Jâlhe, Lilie constata avec angoisse les blessures de la Prophétesse, et un sentiment de culpabilité l'envahit.

*Fuyons Jâlhe... Fuyons...* répétait-elle, désemparée et desespérée.

Etait-il encore en état de porter sa maîtresse ? Si non, Nidÿl le ferait. Il était prêt à tout. Même à mourir. Mais sa priorité était de sortir d'ici, en emportant ces deux jeunes femmes loin de cette bande d'affreux démons. Son regard d'argent croisa celui du cerbères. Dans le désespoir, dans le combat, il fallait savoir unir ses forces. Et ces nobles créatures étaient les derniers espoirs de Lilie et Ëa...

Sujet: Re: Une chanson douce [fini] Sam 26 Jan 2008 - 0:54

Le cerbère vit arriver la sylphide montée sur son compagnon, elle aussi blessée, mais moins gravement que sa maîtresse, qui était toujours inconsciente.

Il ne pouvait qu'être d'accord avec elle, ils devaient fuir, et rapidement, le nombre de démons à leur poursuite augmentant toujours. Leurs cris et grognements se répandaient dans toute la grotte, répercutés par l'écho des parois rocheuses et amplifiés par une acoustique particulière à la configuration de la caverne.

Tant bien que mal il tenta de relever Eä, ses trois machoires se saisissant délicatement des habits de la prophétesse pour la soulever et l'appuyer contre la paroi granitique. Cela ne se faisait pas sans heurts, et dans son sommeil sans rêves la jeune banshee poussait des gémissements de douleur incontrolables.

La quantité de sang répandu sur le sol là où Eä se trouvait quelques secondes auparavant était impressionnante. La paleur de sa peau était inhabituelle ; elle avait perdu tout éclat, même ses cheveux semblaient plus ternes et sombres, mais peut-être n'était-ce dû qu'à la lumière tamisée de l'endroit.

Un coup d'échine et Eä se retrouva sur le cerbère, le corps en travers du dos puissant. Ses bras ballants et sa tête pendaient d'un côté, ses jambes de l'autre. Jâlhe fut cependant rassuré de sentir la chaleur du corps de sa maîtresse, et son poids, même léger, qui lui donnait l'impression de ne pas l'avoir perdue encore.

Ils devaient faire vite, échapper aux démons, panser leurs blessures, et fuir... Quitter le Nuamu, pour une durée indéfinie. Devenir réfugiés... Ils devaient survivre.

" Fuyons, enfant... "

Le ton était résolu. Il puisait de la force dans une décision qui auparavant lui aurait paru tellement lâche. Combattre ou mourir, il n'y avait pas d'autres lois dans la bataille pour le cerbère, mais quand la vie de sa chère Eä était en jeu, il était prêt à sacrifier son honneur, elle passait avant tout.

Le loup semblait savoir où aller ; après tout c'est par le fond de la grotte qu'il était apparu, il devait donc connaître une sortie à ce labyrinthe de roches.

" Compagnon de meute, je te suis "

Et deux immenses silhouettes animales montées par deux frêles humaines s'élancèrent dans les noires profondeurs de la caverne.

» [Suite d'une chanson douce au Nuamu] En fuite... [PV]
» .( Douce nuit ).